Chez Be Combi, nous sommes des grands fans des voyages en Combi (logique !). Alors quand en plus, ce voyage fait partie d’un projet encore plus grand, cela nous touche d’autant plus ! Aujourd’hui, c’est un projet « d’aventure éducative » qui a retenu toute notre attention. Lancée par l’association EduCarT en Juillet 2017, cette aventure nous rattache à tout ce qui nous fait vibrer en RoadTrip : la découverte d’un pays et de ses habitants.
L’association EduCarT a été créée en France par Katherine et Anthony, un couple Franco-Mexicain. Tous deux sont professeurs des écoles (c’est d’ailleurs comme cela qu’ils se sont rencontrés) et de vrais passionnés d’échange et de nouvelles techniques d’apprentissages pour leurs élèves. C’est ainsi qu’ils se lancèrent dans ce projet :
Comment motiver un enfant à apprendre et à se former comme futur citoyen du monde ?
Bonjour Anthony ! Alors dit nous en plus sur ce projet EduCarT ?
C’est un projet qui a plusieurs significations ! Déjà, il faut bien noter les majuscules qui sont importantes et qui prennent leurs sens lorsque le mot est écrit au tableau. Il amène les élèves à réfléchir sur la signification du mot et à se questionner. EduCarT, c’est un double projet. Tout d’abord artistique à travers l’échange de dessins d’élèves dans différents pays du monde sous le thème « dessine moi ta vie » (permettant de confronter les différences de chacun !). C’est aussi un projet de recyclage, en amenant cette notion aux plus jeunes et permettant ainsi de créer des générations conscientes de l’importance du développement durable. Et ça marche extrêmement bien ! La première année nous étions à 38 kg de matières recyclées et en trois ans, nous sommes passés à 700 kg ! Tout ça, grâce aux enfants qui récupèrent ce qui n’est plus utilisé à la maison et qui finissent même par former les parents ! En plus de cela, le recyclage nous a permis d’amener du matériel scolaire dans les écoles que l’on a visité lors de notre voyage.
Pour faire tout cela, et pouvoir récolter des fonds pour mener à bien ces projets, nous avons monté cette association EduCarT. L’association est française, car il est extrêmement compliqué de monter une association franco-mexicaine (malgré toute notre volonté). L’associatif en France est bien plus développée et à la portée de tout le monde !
C’est une sacrée organisation un voyage comme cela, non ?
Effectivement, c’est une grande organisation. Ça fait longtemps que nous en discutions tous les deux, et que nous blaguions sur « Un jour nous ferons un grand voyage pour découvrir des nouvelles écoles dans le monde entier ! ». Ce qui nous a fait franchir le pas, c’est un couple d’ami parti en Dedeusch de l’Alaska jusqu’en Ushuaïa en 2017. En Février 2017, après ce RoadTrip, ils m’ont proposé de conduire leur cacahouète (le nom de la 2CV). Le charme à fait son effet, nous étions décidé !
Le départ de France que l’on s’était fixé fût le 1 Août 2017 pour une arrivée le 4 Août au Mexique après une escale à Cuba pour découvrir l’île. Sur ce trajet, nous avons pris l’avion. Le Combi, notre Combi, nous l’avions acheté en Décembre 2016, au Mexique. En effet, nous sommes allés au Mexique pour voir la famille de Katherine (et fêter son anniversaire). On avait prévu de commencer le projet avec les premières écoles sur-place et trouver le Combi, en deux semaines bien chargées ! Lors de notre arrivée le 4 Août, nous avions prévu 2 mois pour restaurer le T2 et ensuite prendre la route, car nous n’avions pas eu le temps avant. Seulement, une fois sur-place, les 2 mois se sont transformés en 4 mois en raison de la quantité de travail et des difficultés pour trouver des personnes compétentes en Combi. On a donc attaqué le voyage avec deux mois de retard !
Mais alors, d’où vous est venu l’idée de partir avec un T2 faire votre tour en Amérique latine ?
Ça, c’est plutôt de ma faute à moi (Anthony) ! Mon père est un collectionneur de voiture ancienne qui m’amenait régulièrement aux rassemblements d’anciennes quand j’étais jeune. C’est la que j’ai découvert le Combi : L’ancienne avec laquelle on peut voyager, dormir, etc, le rêve ! Puis le rêve s’est un peu éloigné en grandissant. C’est lorsque je suis parti au Mexique que je suis retombé face à ce rêve : il y en a partout ! Au Mexique il y a des pièces partout, c’est un véhicule atypique, symbole de la liberté et du voyage. En plus, les enfants l’adorent ! Nous nous sommes dit tout les deux : le Combi c’est parfait !
Et comment avez-vous sélectionné votre T2 ? Le Mexique est effectivement bien riche en ancienne VW !
Déjà, il faut savoir que le principe d’achat de voiture d’occasion n’est pas du tout le même au Mexique. Pas de « Leboncoin », les véhicules se demandent dans la rue, qu’ils soient à vendre où non ! Très loin de notre façon de faire française. Après en avoir visité quelques uns qui ne nous convenaient pas (pas de refroidissement liquide sur notre T2 voyons !), on est tombé dessus par hasard, nous sortions d’une école où nous venions tout juste d’exposer notre projet. C’est en s’arrêtant pour aller prendre de l’eau, que l’on voit passer un Combi T2 vert, aircooled et avec la réhausse relevable qui va bien ! Je me dis alors « Wouah, c’est celui-la qu’il nous faut ». En allant voir le propriétaire pour en discuter, celui-ci nous explique qu’il n’est pas à vendre et qu’il ne veux pas s’en séparer, car ce T2 vert était alors destiné à être restauré pour son fils. Cependant il n’est pas tout à fait arrêté sur la question, surtout qu’il recherche un Split pour parfaire sa collection. Et là, chance, le frère de Katherine sait où trouver un Split dans la même ville ! Paf, le deal est fait, La Prima (le nom du T2 de Katherine et Anthony) parcourra l’Amérique latine avec nous, jusqu’en Argentine !
Bon, il y quand même eu beaucoup de boulot de fait dessus. Culasses, pistons, embrayage, suspension, pneus, tout a dû être refait avant de partir ! Tout comme l’intérieur, il était quasiment vide, seule la rehausse était présente. La plus grosse partie était la mécanique, parce que nous n’y connaissions rien. Du coup, l’intérieur est resté relativement spartiate, et cela collait bien avec notre volonté de voyager léger et simplement. Une petite table, un réchaud et un lit ! Pas besoin de frigo, car en Amérique latine, on mange beaucoup dans la rue. Juste une petite glacière. La petite folie, c’était l’évier et la batterie accessoire avec son convertisseur pour pouvoir recharger les batteries de nos appareils pour nos reportages.
Allez, racontez-nous un peu votre voyage, ça donne quoi une journée « type » dans la peau d’EduCarT ?
Déjà, il faut savoir que l’on n’a jamais fait plus de 300 kilomètres dans une journée. On roulait au rythme du combi, en faisant des pauses toutes les heures. La journée type c’est effectivement beaucoup de contact avec les écoles, où l’on restait trois jours en général. Du fait que l’on voulait faire 18 pays, mais que nous avions la date butoir du 1 Septembre pour être rentré en France, nous ne pouvions pas vraiment rester plus longtemps dans les écoles. Au total, nous avons quand même fait 19 846 kilomètres ! Pas mal pour un Aircooled, et sans avoir de grosses pannes. Seule une fuite de réservoir au Pérou, qu’il a fallu réparer sur place. Sans parler des roulements qui ne tenaient pas longtemps sur les routes abimées. Et pourtant, nous n’avons pas fait beaucoup de piste ! Vu que l’on allait d’école en école, nous avons fait que très peu de campagne, nous nous orientons plutôt vers les villes. C’est assez l’opposé de la vision VanLife d’aujourd’hui, qui recherche les endroits féériques… Nous étions plus stations services, qui sont les endroits les plus sécurisants ! Pas de nuits paradisiaques, nous étions vraiment là pour cette aventure éducative, comme nous aimons l’appeler.
Et si vous nous donniez votre meilleur souvenir de voyage, et votre pire galère ? On aime ce genre d’information croustillante !
Notre meilleur souvenir, à tout les deux, c’est clairement le Salar d’Uyuni, le désert de sel. En terme de paysage et d’endroit bien sûr, car en terme de personnes rencontrées c’est beaucoup plus compliqué. Ce désert, qui est en Bolivie, était difficile d’accès pour nous (nous avions croisé un combi avant qui s’était enlisé), mais tellement magnifique, tranquille et calme. C’est la nuit la plus féérique que l’on ai passé, avec le coucher du Soleil et le lever de la Lune. Toutes nos rencontres avec les écoles resteront aussi parmi nos plus beaux souvenirs de contact humain. Difficile de n’en citer qu’une tellement nous avons vu d’école !
Et notre plus grosse galère, ça a été la frontière avec le Costa Rica ! Nos passeports étaient nickels, mais le Combi lui était refusé ! On est resté bloqué quatre jours au milieu de nul part entre deux pays (le Nicaragua et le Costa Rica). Au début bon enfant car il y avait beaucoup de passage, au fûr et à mesure, cela s’est tassé. Tout seul, sans nouvelle des différents consulats et ambassades. Dans la nuit, nous avons même assisté à un échange de mallette entre deux véhicules. Une scène vraiment surréaliste, mais qui n’alertait pas vraiment les douaniers… Nous avons fini par devoir abandonner le Combi pendant une journée pour faire 6h de bus afin d’aller à la capitale, récupérer des documents justifiants que nous sommes en règle. Le lendemain (au bout de quatre jour), nous avons pu traverser la frontière et continuer l’aventure. Même si cela a été un moment difficile pour nous, les gens que nous croisions étaient extrêmement gentils et cherchaient tous à nous aider !
Désormais, vous avez d’autres projets de voyage du même type ? Par exemple retourner la-bas ?
On aimerait bien ! Tout comme on aimerait étendre notre démarche sur d’autres continents. Nous avions été invité en Tunisie il y a peu, justement pour parler de notre projet, et malheureusement, nous n’avions pas pu y aller avec notre combi. Nous avons bien senti que lui aussi fait partie du projet, car de nombreuses personnes nous en parlent et veulent le voir en vrai ! Déjà, on va faire en sorte que les enfants en France puissent le voir ! Il est arrivé par container grâce à l’aide de nombreuses personnes (une cinquantaine, soit tous les prénoms écrits sur le toit !) et il se fait refaire une jeunesse en ce moment en Normandie chez Classic Motor 50. Sebastien, le patron, a été sensible à notre projet et s’est proposé de nous aider dans notre remise en état (après 25 500 kilomètres !). Aider par mon père (Anthony) ancien carrossier et son ancien apprenti, on a hâte de pouvoir montrer aux enfants d’Amérique latine que La Prima est bien arrivé en France, et que le Combi qu’ils ont vu et touché, parcourt désormais les routes de France ! Malheureusement, après démontage, le moteur est HS…
Et si on finissait par quelques conseils que vous donneriez à quelqu’un qui aimerait faire le même genre de Road-trip ?
De notre côté, tout le temps du trajet, nous avons utilisé une application que vraiment nous conseillons, cela s’appelle iOverlander. c’est un conseil que des voyageurs nous ont donnés car nous ne connaissions pas avant. Franchement très pratique, pour donner des indications sur où dormir, où il y a eu des soucis, où trouver des mécanos, une banque ou encore plein d’autres choses très pratiques lors de ce type de voyage. L’application nous a permis de passer des zones dangereuses en allant voir la police au Guatemala, lors d’un passage sur une route réputée pour ses attaques à mains armées. Mais ne finissons pas sur une note négative. Un autre conseil, c’est vraiment d’aller vers les gens, et les autres voyageurs, nous avons des superbes souvenirs grâce à cela. Le Combi est un véritable vecteur de rencontre !
Et dernier petit conseil, nous avons fait faire un document au consul de France qui présentait notre projet et qui on était. Ce document, avec une valeur « officielle », a été d’une vraie aide lors des différents contrôles tout le long de notre voyage. Nous avons vraiment senti son effet, ce qui est très rassurant lorsque l’on voyage comme ça, au travers de nombreux pays.
Envie de les rencontrer et d’échanger avec eux ? EduCarT sera au SVA 2019 mais aussi à la Bourse de Valence 2019 cette année !
Vous pouvez les suivre sur leur Facebook, Instagram et leur site !
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Amoureux de véhicules plus âgés que lui, Samir en est venu naturellement au Combi après recherche d'un van capable de l'emmener camper sur la plupart des spots de planche à voile et de surf en France. C'est ainsi qu'il découvre le VW T3, dernier né des moteurs arrières, spacieux et qui lui permet d'allier passion pour la mer et petite maison. Alors étudiant, il commence par faire rouler les roues de son VW T3 de 1982 dans sa Bretagne natale, puis de plus en plus loin à l'autre bout de la France. Désormais, ce T3 ex-Westfalia Mozaik prend une place importante dans sa vie, et il ne voit pas comment s'en passer !