Il y a beaucoup d’éléments à prendre en compte avant d’acheter un VW Combi : faut-il craquer pour un Split (le plus beau mais aussi le plus cher de tous), un T2 ou Bay Window (plus moderne et accessible même si la côte a tendance à s’envoler ces dernières années) ou un T3 (meilleur rapport fonctionnalités / prix mais un peu moins emblématique…) ? Nous reviendrons sur ces différentes possibilités dans un prochain article.
Une fois que votre choix sera fait, il vous faudra encore préciser le cadre de vos recherches : êtes-vous à la recherche d’un bus dans un état concours prêt à prendre la route ou d’un Combi à restaurer à votre goût ? Là encore, beaucoup d’éléments sont à prendre en compte, et notamment le coût des différentes étapes d’une restauration (qui feront également l’objet d’un article. Décidément, il y a du boulot…).
Mais voilà, vous avez déniché sur le net ou par un ami un Combi qui vous semble convenir à ce que vous recherchiez. Que faut-il bien regarder avant de craquer pour ne pas avoir de mauvaises surprises (enfin, le moins possible…)?
La première rencontre
Toujours voir le Combi en plein jour (même si cela paraît évident, il faut éviter les rendez-vous à 18h après le boulot en hiver…), et idéalement un jour sans pluie (pour bien voir d’éventuels défauts de la carrosserie).
La carrosserie et… la rouille :-(
L’état de la carrosserie est l’élément primordial à prendre en compte avant de craquer pour un Combi. Il vaut mieux (en terme de coût) un Combi avec une carrosserie en bon état et un moteur « dans le sac », plutôt qu’un bus roulant parfaitement mais rongé par la rouille.
N’oubliez pas que c’est un véhicule qui a près de 40 ans (voire plus) que vous avez sous les yeux. Soit il a été restauré, soit la rouille est présente et peut poser problème (soit parfois les deux… :-( ).
Ne vous fiez surtout pas à une peinture récente du plus bel effet à première vue, il se pourrait bien qu’elle cache une restauration faite à la va-vite. Il est plus facile d’examiner un bus qui a conservé sa peinture d’origine et ne cache a priori aucun de ses défauts.
Si le Combi a été restauré et repeint, il est indispensable de s’assurer que cela a été fait dans les règles de l’art (sans recours intempestif au mastic). Le vendeur doit donc vous fournir les photos détaillées de sa restauration (avant et pendant les travaux), et éventuellement les factures correspondantes, si le travail a été effectué auprès d’un professionnel.
Souvent « croquée », la baie de pare-brise est un endroit ou l’eau stagne volontiers, et si les joints ne sont plus de bonne qualité, elle s’y infiltre, pouvant causer d’importants dégâts, y compris à l’intérieur de la cabine (jusqu’à parfois détériorer la boite à fusibles).
Vérifiez également le bas de la face avant, derrière le pare-choc, zone particulièrement propice à la rouille.
Enfin, si un support de roue de secours est installé à l’avant, c’est une excellente idée de la déposer et de jeter un oeil attentif à la façon dont il est fixé et à la rouille qu’y s’y est éventuellement développée.
Vérifiez le pied des portes de la cabine. Des joints de fenêtre en mauvais état peuvent en effet laisser passer l’eau à l’intérieur des panneaux de porte, qui finit par stagner et laisser place à la rouille.
Vérifiez également que les portes ferment correctement et qu’il n’y a pas trop de jeu, ce qui pourrait indiquer d’éventuels problèmes ou réparations mal faites.
Profitez-en pour vérifier l’état des joints (portes et fenêtres), le mécanisme d’ouverture des vitres ainsi que les serrures (une seule clef doit pouvoir ouvrir l’ensemble des serrures du Combi).
Vérifiez également le bas de la porte coulissante et son bon fonctionnement (elle doit glisser sans difficulté, être bien ajustée une fois fermée et fermer à clef).
Examinez avec attention les passages de roues avant, y compris en ouvrant les portes. Soulevez si possible le caoutchouc du marche-pied ainsi que le tapis de cabine pour vous assurer de l’absence de rouille.
L’exposition au sel, à l’eau et à la boue est également propice au développement de la rouille dans les passages de roues arrière. Glissez-y votre main pour vous assurer de l’absence de réparation grossière au mastic.
Les gouttières sont par nature très exposées à la rouille et plutôt délicates à réparer. Si le bus est stationné en extérieur pendant tout l’hiver, les feuilles et poussières obstruent les gouttières, ce qui bien entendu favorise la formation de rouille. Certains bus sont (ou ont été) équipés d’un auvent, qui se fixe à la gouttière et la rouille se forme souvent à l’endroit de la fixation.
N’hésitez pas à monter sur un trottoir ou sur le pare-choc pour bien voir l’état intérieur des gouttières.
Bien sûr, ce n’est pas toujours facile d’examiner un bus par dessous, surtout s’il a été rabaissé… ;-) C’est pourtant indispensable pour vous assurer que le châssis, qui assure la solidité du Combi, est en bon état. C’est également l’occasion d’inspecter les traverses avant et arrière, les supports de cric ainsi que le plancher.
N’hésitez pas à vous munir d’une lampe de poche et d’un tournevis pour vous assurer qu’il n’y a pas de réparation grossière ou de rouille excessive.
Encore un élément souvent sensible à la rouille, le bac à batterie et de manière générale les deux coins arrière du Combi (derrière le pare-choc) sont à vérifier avec attention : l’eau qui s’infiltre dans les ouïes finit en effet par y stagner.
A inspecter de l’extérieur mais aussi de l’intérieur.
La mécanique
Idéalement, il est préférable que le vendeur ne démarre pas le Combi avant votre arrivée, de sorte que vous puissiez le démarrer vous-même à froid. Dans ce cas, si le Combi est équipé d’un starter automatique, enfoncez la pédale d’accélérateur à fond avant de la relâcher, puis démarrez le Combi. Les témoins (pression d’huile et alternateur) doivent s’éteindre, et le moteur doit tourner gentiment (pas de claquement intempestif) et ne pas caler après quelques minutes.
Profitez de l’essai du véhicule pour passer toutes les vitesses (y compris la marche arrière) et vérifier qu’elles ne « sautent » pas. C’est également l’occasion de vous assurer que le bus reste bien droit lors d’un freinage « appuyé » (vérifiez bien d’abord qu’il n’y a pas de voiture derrière vous…), mais également lorsque vous tenez à peine le volant.
L’état général du compartiment moteur et du moteur lui-même est déjà une bonne indication de son entretien régulier. Assurez-vous de l’absence de fuite d’huile (importante) et vérifiez l’état des durites d’essence.
… et tout le reste !
De nombreux éléments sont également à prendre en considération avant de craquer pour un Combi, comme l’état des sièges, de la réhausse (s’il y en a une) et de sa toile, du ciel de toit (difficile / coûteux à changer) et des panneaux de porte, le fonctionnement du chauffage, l’état des meubles et des accessoires (s’il s’agit d’une version Camper), des joints…
L’idéal est bien entendu de se faire accompagner par un ami qui connaît bien ce véhicule, et qui saura vous ouvrir les yeux sur les éventuels défauts de ce Combi que vous trouvez pourtant magnifique… ;-)